jeudi 18 août 2011

Du bout des doigts - Sarah Waters

Résumé (amazon.fr) : Londres, 1862. A la veille de ses dix-huit ans, Sue Trinder, l'orpheline de Lant Street, le quartier des voleurs et des receleurs, se voit proposer par un élégant, surnommé Gentleman, d'escroquer une riche héritière. Orpheline elle aussi, cette dernière est élevée dans un lugubre manoir par son oncle, collectionneur de livres d'un genre tout particulier. Enveloppée par une atmosphère saturée de mystère et de passions souterraines, Sue devra déjouer les complots les plus délicieusement cruels, afin de devenir, avec le concours de la belle demoiselle de Briar, une légende parmi les cercles interlopes de la bibliophilie érotique. Héritière moderne de Dickens, mais aussi de Sapho et des Libertins, Sarah Waters nous offre une vision clandestine de l'Angleterre victorienne, un envers du décor où les héroïnes, de mariages secrets en amours interdites, ne se conduisent jamais comme on l'attendrait. Un roman décadent et virtuose.

Mon avis : Magistral. Ce roman mérite tellement de qualificatifs qu'il est impossible de vraiment trouver le mot qui pourra décrire ce que j'ai ressenti en le lisant, que dis-je, en le dévorant en à peine trois ou quatre jours (j'ai fait des pauses entre temps quand même, boulot oblige, et ces pauses ont rendu l'attente de me replonger dans l'ouvrage encore plus délicieusement cruelle, pour reprendre l'expression du résumé !). Ce livre est tellement hallucinant, tellement incroyable et ça rebondit tellement de partout qu'il est difficile d'en parler sans dévoiler l'intrigue, et les nombreuses surprises qui nous attendent à chaque page.
Le roman, écrit à la première personne, s'ouvre donc sur les premiers mots de Sue, qui nous conte son histoire. Plus j'avançais et plus je voyais, enfin je pensais voir, se dessiner l'intrigue générale. Je m'attendais presque à ne plus être surprise, vous voyez, à en tournant les pages je me disais "mais oui, ensuite il va forcément se passer et ça, et encore ça...". Que nenni. L'auteur balaie toutes les idées que l'on peut avoir. Elle vous coupe le souffle, vous laisse haletante et plus ça va, plus les pages se tournent sans même que vous y pensiez. Pour moi en tout cas, c'est ce qui est arrivé. J'ai été littéralement aspirée par le livre, je me suis retrouvée à Londres, à Lant Street, je pouvais presque sentir l'air pollué et la suie de la ville qui me collait à la peau. Au début tout semble clair, rien n'est a priori très compliqué. Mais au bout d'un temps ça le devient énormément, on va de révélations en révélations, de surprises en surprises.
Que dire du style de l'auteur ? Très vivant, les descriptions du Londres victorien sont superbes, très parlantes, avec des métaphores comme j'aime.
Sans temps mort, je me suis pourtant parfois insurgée, sotte que je suis, contre certains passages dont le déroulement de l'action me paraissait trop lent, alors que je brûlais de savoir ce qui allait arriver aux protagonistes. J'ai frémis, écarquillé les yeux, soupiré de frustration presque à chaque page, tant l'histoire est bien ficelée, bien amené, bien dénouée ; plus d'une fois, je me suis laissée aller à tourner quelques pages que je parcourais en diagonale, pour avoir quelques petites miettes de la suite des évènements. Je sais, je suis faible, mais que voulez-vous.
Avant de commencer le roman, je ne connaissais absolument pas Sarah Waters. C'est Karine qui, lorsque je lui ai demandé de me recommander quelques bons bouquins qui se passait à l'époque victorienne, m'a dit d'essayer, entre autres, celui-ci. Je ne savais donc pas qu'elle écrivait des romans mettant en scène des lesbiennes au temps de Dickens, et qu'elle était elle-même lesbienne ; les quelques scènes un peu "osées" si je peux dire, du roman sont magistralement décrites.

Bref, un bijou, ce livre, dont on ne sort pas indemne !

D'autres chroniques sur le même livre : Marguerite, Karine, Pimpi, il y en a sans doute d'autres ! Si vous passez par là, laissez un lien !! :)

6 commentaires:

  1. Je suis ravie que tu aies aimé, vraiment! Ce roman m'avait vraiment bluffée et c'est VRAIMENT rare que je suis surprise. Je ne savais pas non plus dans quoi je m'embarquais quand j'ai commencé ma lecture mais quelle expérience!

    RépondreSupprimer
  2. Je n'ai pas mieux à dire que Karine!! Si ce n'est que je ne suis absolument pas perspicace pour deux sous, alors tu parles que j'ai été prise par surprise.... :)
    Depuis, j'ai lu Caresser le velours, très très bon aussi, bien qu'on ait envie que les scènes de s*xe se raréfient vers la fin (au bout d'un moment, trop c'est trop)... j'ai encore deux romans d'elle dans ma PAL, Affinity et Nightwatch...

    RépondreSupprimer
  3. Lol je te rassure, j'ai rien vu venir non plus ! Je trouve que c'est mieux, on tombe encore sur le dos ! XD

    C'est le premier roman de Sarah Waters que je lis, mais je vais certainement m'en procurer d'autres ! Merci pour ton commentaire !! :)

    RépondreSupprimer
  4. Sarah Waters m'a surprise moi aussi si bien que maintenant, quand je lis un de ses livres, j'essais de prévoir un retournement de situation ! J'ai lu d'elle "Affinités" et "L'indésirable" et aucun d'eux ne m'a déçu !

    RépondreSupprimer
  5. Ah ah, moi je crois que je serais bien incapable de trouver des indices qui indiquerait un retournement de situation lol ! Je ne suis absolument pas perspicace x)

    Je pense lire d'autres Sarah Waters aussi, "du bout des doigts" m'a enchanté !! :) Merci pour ton message :)

    RépondreSupprimer
  6. J'ai adoré ce roman. On a eu le même ressenti. J'ai hâte d'en lire d'autres...^^

    RépondreSupprimer

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...